Ce mois-ci, nous abordons avec Maiwelle, une Clevermate énergique et entreprenante, un sujet brûlant d’actualité. Elle nous raconte comment elle a monté sa propre ONG Voyage au bout de la 11 qui vient en aide aux réfugiés en leur apprenant le français.
Après deux années en classes préparatoires littéraire, Maiwelle s’oriente en droit, elle suit aujourd’hui un double master Droit International et Relations Internationales à l’Université Panthéon-Assas. En parallèle de ses études, elle est à la tête de l’association qu’elle a fondée Voyage au bout de la 11 qui regroupe aujourd’hui plus de 200 bénévoles.
Tout commence il y a maintenant plus d’un an lorsque Maiwelle se rend dans un collège investi par des migrants dans le 19ème arrondissement de Paris. Venue initialement pour déposer de la nourriture, elle croise un soudanais, un dictionnaire français-arabe à la main. Elle décide de prendre un moment avec lui et de l’aider dans l’apprentissage de certains mots. Rapidement, un groupe d’une trentaine de personnes se forme autour d’elle. Maiwelle observe l’enthousiasme dont font preuve les migrants à l’idée d’apprendre le français et prend conscience de leur motivation. Elle revient le lendemain et les jours qui suivent avec quelques amis. Les cours de français commencent. Ils se poursuivent jusqu’à ce que le collège soit évacué par la Mairie de Paris. Plus déterminé que jamais, le petit groupe de professeurs alors constitué ne souhaite pas pour autant mettre fin aux cours. Les étudiants reprennent contact avec certains des réfugiés et les leçons reprennent dans une salle prêtée par une école à Montreuil, Voyage au bout de la 11 est officiellement créé.
Au départ, l’association compte 30 bénévoles pour 30 réfugiés, l’idée est de proposer des cours individuels personnalisés et de faire progresser les élèves rapidement. L’objectif premier est qu’ils acquièrent un niveau élémentaire de français leur permettant de remplir des papiers administratifs, de se déplacer en métro, de faire des courses par exemple. Comme l’explique la fondatrice « la langue est le vecteur d’intégration principal dans la société ».
Très vite, de nouveaux bénévoles rejoignent l’équipe de professeurs et de plus en plus de réfugiés manifestent leur envie d’apprendre le français. L’association grossit et déménage. Les cours ont aujourd’hui lieu en plein coeur de Paris, à l’ENS, l’espace mis à disposition à Montreuil étant devenu insuffisant. La presse commence à s’intéresser au phénomène et Voyage au bout de la 11 gagne en visibilité et notoriété. Chaque week-end, environ 200 réfugiés et 200 bénévoles se donnent rendez-vous rue d’Ulm pour 3h de cours de français.
Telle une chef d’entreprise, Maiwelle chapeaute tout ce petit monde. Elle gère le site internet de l’association, anime la page Facebook des bénévoles, forme les nouveaux professeurs. Elle s’occupe également des questions logistiques et administratives : demande de subventions, mise en place de partenariats, formation des binômes professeur-élève, etc. Le champ d’action de l’association s’élargit et ne se limite désormais pas aux cours de français : des collectes de matériels scolaires et de nourritures sont organisées, les réfugiés sollicitent parfois leur professeur pour monter des dossiers, des visites culturelles sont également parfois prévues.
Humainement, c’est une expérience enrichissante pour Maiwelle, elle noue des amitiés, rencontre de nouvelles personnes, se crée un réseau, développe des compétences techniques et gagne en confiance en soi. Elle apprend également à diriger, il faut trouver le juste équilibre entre contrôler et déléguer.
La crise migratoire étant loin d’être terminée, l’association est amenée à se pérenniser. Maiwelle et son équipe accompagnent également depuis peu certains migrants qui souhaitent obtenir des diplômes et des équivalences en France.
Vous souhaitez parrainer l’association : https://budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=idee&campagne=C&idee=2173