L’AEFE : un interlocuteur incontournable pour partir enseigner à l’étranger
Chaque année, de nombreux professeurs du premier et second degré partent enseigner à l’étranger pour vivre une expérience humaine incroyable ou dans le cadre d’une réinsertion professionnelle. Effectivement, aller à la rencontre d’autres étudiants (personnes en situation de handicap, étudiants en décrochage scolaire, etc.) ou enseigner dans des conditions rudimentaires (en zone rurale) permet d’enseigner autrement et de développer ses compétences. L’AEFE ou l’agence pour l’enseignement français à l’étranger, un établissement public national à caractère administratif placé sous tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est un interlocuteur privilégié pour tout enseignant qui désire enseigner à l’étranger. Par ailleurs, elle travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale.
En effet, l’AEFE anime un réseau de 522 établissements étrangers publics et privés — dont 295 sont partenaires — répartis sur 139 pays et qui enseignent à 370 000 élèves. Elle gère directement 71 % de ces établissements. L’AEFE est en charge des recrutements et des détachements des personnels titulaires de l’Éducation nationale qui désirent enseigner à l’étranger. Elle centralise sur son site la liste des postes d’expatriés vacants et les informations nécessaires sur tous les établissements qu’elle pilote (modalités de recrutement, la pédagogie, l’orientation). Par ailleurs, elle accompagne également les professeurs dans leurs démarches administratives pour partir à l’étranger ou en cas de mobilité internationale, à définir leur projet, à les orienter selon leur situation et à trouver un poste. Chaque année, l’AEFE recrute entre 200 et 300 expatriés et 900 résidents.
L’AEFE permet de choisir entre deux statuts : expatrié et résident. Le premier statut s’adresse aux professeurs d’école qui habitent en France et qui désirent vivre une expérience immersive dans un autre pays. Le contrat initial dure 3 ans avec une possibilité de renouvellement de 1 an fois deux (5 ans en tout). L’enseignant qui désire être détaché en qualité d’expatrié ne peut postuler qu’à des postes vacants publiés à la fois sur le site de l’AEFE, celui du ministère et au bulletin officiel. Pour poser sa candidature, il doit être titulaire du ministère de l’Éducation nationale et justifier d’au minimum 2 ans de services effectifs en qualité de titulaire. Les demandes sont examinées en commission consultative paritaire centrale placée auprès de l’AEFE qui décide de l’affectation. Pour les résidents (destinés aux Français qui résident déjà dans le pays depuis 3 mois minimum), les conditions de recrutement sont les mêmes, seules les conditions d’accès aux postes différent puisque ceux-ci sont accessibles uniquement sur proposition du chef d’établissement et après validation par la commission consultative paritaire. L’enseignant est détaché auprès de l’AEFE pour une période de 3 ans renouvelable. À noter que l’enseignant résident est recruté en France, mais ne prend son poste que 3 mois après son installation dans le pays.
Les autres statuts pour enseigner à l’étranger
Si l’AEFE reste l’interlocuteur privilégié pour les instituteurs, d’autres organismes permettent également d’enseigner à l’étranger. Il s’agit du MLF et de l’AFLEC. Ces deux associations recrutent des personnels enseignants, d’éducation et psychologues de l’Éducation nationale sous le statut de recruté local. Ces postes s’adressent aux enseignants qui ne sont pas titularisés ou qui le sont depuis au moins 2 ans, mais n’ont pas été reçus en tant qu’expatrié ou résident. La liste des postes disponibles est publiée sur leurs sites. En outre, les postes font l’objet d’entretiens préalables à distance en présentiel. Avec le MLF, les candidatures sont présentées devant une commission propre à l’association. Dans le cas de l’AFLEC, les procédures de recrutement sont affichées sur son site.
Par ailleurs, des organismes spécifiques proposent des contrats d’enseignants ou non-enseignants dans des établissements spécifiques. Il est également possible d’opter pour un stage auprès de ces établissements spécifiques pour valider une expérience professionnelle complémentaire. Chaque dossier est étudié au cas par cas. Ainsi, un professeur titulaire ou non titulaire peut postuler pour enseigner à l’étranger. Quelle que soit la matière : français, langue vivante, histoire géographie, SVT, mathématiques, physique-chimie, il est possible d’enseigner la matière en français ou dans une autre langue (généralement l’anglais) dans des établissements publics ou privés. Il est également possible d’enseigner une nouvelle matière à des étudiants étrangers.
En fonction du projet de l’enseignant, le contrat est différent, et les démarches administratives ne sont pas les mêmes. Il est donc important de bien définir son projet avant d’entamer toute démarche pour ne pas perdre du temps ou risquer un refus (en moyenne, il faut une préparation de 7 mois minimum pour qu’un projet se concrétise). Enseigner dans une école maternelle ou primaire, enseigner dans un établissement français homologué ou conventionné, enseigner dans des établissements partenaires dans le cadre d’un projet encadré par le ministère des Affaires étrangères ou auprès d’une alliance française, il existe mille possibilités d’enseigner à l’étranger.
Quid des démarches à faire
Une fois le projet défini et le statut choisi, il reste les démarches administratives à réaliser. Il est important de suivre à la lettre chaque démarche et de fournir tous les justificatifs demandés, notamment pour les postes proposés sur le site de l’AEFE afin d’optimiser la candidature. Si celle-ci est validée et acceptée, d’autres démarches devront suivre. Entre autres la demande de visa (en fonction du pays de destination), les demandes d’habilitations selon le type de contrat et l’établissement choisi. Généralement, l’AEFE et l’établissement scolaire accompagnent le nouvel enseignant dans ces démarches.
Sur place, d’autres démarches attendent encore l’instituteur ou le professeur comme la recherche d’un logement, la demande d’un permis international, l’ouverture d’un compte dans un établissement bancaire local, éventuellement l’enregistrement dans le pays, signature de conventions, etc.
Mais enseigner à l’étranger ne s’improvise pas. Plusieurs démarches sont nécessaires avant qu’un professeur puisse enseigner les mathématiques, l’histoire-géographie, le français… dans un pays autre que la France. Par ailleurs, il est important de pouvoir s’adapter à d’autres conditions et modalités d’enseignement, notamment dans un établissement spécifique où l’enseignement n’est pas le même qu’en Hexagone. Mais, surtout, la passion doit être la principale motivation.