La dyspraxie en quelques lignes
L’école peut être une expérience particulièrement stressante pour certains élèves. En effet, une classe rassemble généralement une vingtaine d’enfants — voire une trentaine, parfois — qui possèdent leurs propres capacités d’apprentissage. Il est d’ailleurs fréquent de constater un écart notoire entre le premier de la classe et le dernier. Néanmoins, le milieu éducatif peut être d’autant plus éprouvant pour un jeune souffrant de dyspraxie. Contrairement à la dyslexie, ce trouble du développement de la coordination (TDC) reste souvent mal diagnostiqué. Pourtant, il s’agit d’un réel handicap qui retient les enfants dans leur élan. En France, les troubles « dys » toucheraient entre 6 et 8 % d’individus d’une classe d’âge. 3 % d’entre eux sont dyspraxiques, selon les statistiques de la Fédération française des Dys (FFDys).
À titre indicatif, on doit cette appellation au neurologue britannique Walter Russell Brain qui, pour la première en 1961, a introduit ce terme. Avant lui, d’autres psychiatres à l’instar de Orton (1937) et de Ford (1960) avaient parlé de « maladresse anormale » et de « maladresse congénitale ». De là, différentes dénominations ont été employées dans les recherches scientifiques suivantes telles que mentionnées dans les travaux de Walton et Coll (1962), de Reuben et Bakwin (1968), de Gubbay (1975), de Lesny (1980) et bien d’autres encore. Quoi qu’il en soit, le trouble spécifique lié à la coordination des gestes volontaires impacte tous les aspects de la vie du patient — du laçage des chaussures au retard du langage, de la position assise et de la marche, en passant par les difficultés à s’habiller.
Néanmoins, les choses se corsent réellement lorsque les patients intègrent pour la première fois l’école. En effet, ils rencontrent souvent des difficultés à l’écriture et présentent un déficit de l’attention dans la généralité des cas. Cela est dû aux problèmes neuro-visuels qui vont compliquer le fait de fixer le regard. Toutefois, ces problèmes de motricité fine n’impliquent pas nécessairement une déficience au niveau du développement intellectuel. Au contraire, certains élèves présentent même un fort potentiel de réussite qui peut être décuplé grâce à un accompagnement professionnel approprié.
Le diagnostic : un élément essentiel pour surmonter ce trouble
Bien souvent, les élèves atteints de la dyspraxie font en plus face à d’autres troubles dys tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysgraphie, etc. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils requièrent habituellement un temps supplémentaire pour assimiler les nouvelles connaissances, comparés à leurs camarades de classe. Aussi, cette différence rend l’intégration quelquefois difficile, ce qui isole malheureusement certains enfants dyspraxiques. Bien évidemment, la situation ne tarde pas à se détériorer sans une intervention adéquate au fur et à mesure qu’ils avancent dans leurs études. C’est pourquoi il est primordial d’agir le plus tôt possible pour leur permettre de s’épanouir dans le milieu académique malgré cet obstacle majeur.
Pour ce faire, il est important de commencer par déceler les difficultés d’apprentissage qu’ils présentent. Leurs professeurs sont plus à même de les identifier comme ils sont au premier contact de ces élèves en classe. Ils peuvent notamment observer un retard du langage par rapport aux autres enfants de leur âge ou constater un problème particulièrement notable lorsqu’il s’agit de l’écriture. En règle générale, ces signes sont plus flagrants de la grande section au CE2. En outre, comme les notes en baisse indiquent qu’il y a un souci quelque part, il peut également être recommandé de prêter une attention plus concrète aux bulletins scolaires. Réaliser un bilan orthophonique ou consulter un pédopsychiatre peut aussi constituer une alternative (peut-être meilleure) pour obtenir un diagnostic plus précis.
Cependant, il ne serait pas bénéfique pour l’enfant dyspraxique de toujours mettre en exergue ses déficiences à l’égard de l’habilité. Cela signifie que les professeurs d’école ne doivent en aucun cas différencier l’élève de ses pairs. Bien entendu, il aura besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour réaliser son plein potentiel, mais ce n’est pas pour autant qu’il est incapable d’y arriver. Il est ainsi primordial de trouver un équilibre raisonnable entre les deux. De même, il est important de faire un bilan de temps à autre avec le corps enseignant pour suivre son progrès et s’assurer qu’il s’intègre bien tout au long de son parcours académique. Il peut s’agir de son instituteur, mais aussi du psychologue de l’Éducation nationale présent dans son établissement scolaire.
Les solutions pour pallier la dyspraxie
Pour les élèves souffrant de dyspraxie, l’échec scolaire n’est pas une fatalité. Bien au contraire, ce problème associé à l’intégration des fonctions motrices et psychiques peut servir de motivation supplémentaire pour se surpasser. Pour ce faire, il convient toutefois de s’accompagner des meilleurs appuis possible. Le soutien familial est notamment d’une importance capitale pour leur permettre de progresser dans leurs études. Il en est de même pour les professeurs d’école qui doivent impérativement adopter le comportement adéquat pour rappeler à ces jeunes qu’ils disposent en eux les capacités nécessaires pour atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient. Pour y parvenir, il faut se prévaloir d’une excellente compétence en matière de pédagogie.
Par ailleurs, il est crucial de se concentrer davantage sur le développement de la confiance en soi de ces jeunes en difficulté. Pour cause, ils ont souvent du mal à apprivoiser divers domaines de l’apprentissage comme l’écriture, la lecture, les mathématiques ou encore la géométrie. Cela peut leur faire douter de leurs aptitudes au fur et à mesure qu’ils accumulent les retards ou ne parviennent pas à suivre le rythme. Or, il est important de rappeler que ces élèves ne souffrent en aucun cas d’une déficience intellectuelle. Cela signifie qu’ils peuvent avoir du succès dans le domaine de l’éducation, à condition de bénéficier de l’aide adéquate.
Quoi qu’il en soit, les discours d’encouragement, les paroles rassurantes et la bienveillance sont tout simplement de rigueur. Si tant est que l’environnement d’étude dans une salle de classe traditionnelle ne leur permette pas de profiter de cette attention particulière, il peut s’avérer avantageux de recourir aux services d’un coach scolaire individuel. En effet, ce professionnel travaillera en étroite collaboration avec les enfants dyspraxiques et sera plus à même de les aider à atteindre leurs objectifs spécifiques. Ils pourront ainsi faire en sorte de constituer un avenir brillant et prospère à travers un programme d’accompagnement personnalisé.
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