Les enjeux de la réorientation scolaire dans l’expérience éducative

Mauvaise orientation, quelles conséquences ?

En France, il n’est pas rare que les jeunes diplômés fassent le mauvais choix lorsqu’ils sélectionnent une filière post-bac. Selon Frédérique Vidal — ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, 60 % d’entre eux ne passeraient effectivement pas en deuxième année soit en redoublant (25 %), en changeant de filière (10 %) ou encore en sortant complètement du système (25 %). Néanmoins, cette erreur peut se produire bien avant — à savoir dès le lycée — la plupart du temps. Bien souvent, cela est dû au fait que les élèves se laissent facilement influencer par leurs proches lors de la prise de décision.

Après tout, il serait plus logique pour un avocat d’encourager son fils ou sa fille à choisir la voie littéraire ou pour un médecin à inciter son enfant à choisir la série scientifique. Toutefois, il n’y a pas seulement la pression des parents qui pèse dans la balance, mais aussi celle des pairs. Et pour cause, de nombreux adolescents choisissent une orientation juste pour être dans la même classe que leurs amis. En bout du compte, il peut être difficile de prendre une décision éclairée et pertinente à cet âge où les émotions priment encore sur le quotidien.

Au fur et à mesure qu’ils avancent dans leur expérience académique cependant, ils se rendent compte que l’orientation qu’ils ont choisie ne correspond finalement pas à leurs ambitions futures. Les matières approfondies ne les intéressent pas forcément ; ce qui entame considérablement sur leur motivation à travailler. Il va sans dire que les notes commenceront à leur tour à en pâtir et le décrochage scolaire devient de plus en plus inévitable. En effet, accumuler les retards et rester à la traîne tout au long des années de lycée ne peut être agréable pour personne.

Pour échapper à cette fatalité, il serait sûrement plus judicieux d’opter pour la réorientation. Bien que cela puisse représenter un temps supplémentaire passé dans les cours de l’école, c’est probablement mieux que de se débattre continuellement avec les études. Il convient toutefois de faire les choses convenablement cette fois-ci pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Réfléchir à tête reposée sur le sujet peut notamment s’avérer nécessaire. Il en est de même pour l’évaluation des compétences réelles en matière d’études ainsi que l’établissement de projets d’avenir concrets et réalisables.

Se réorienter au lycée : quelles sont les démarches à suivre ?

À l’issue du collège, les élèves ont la possibilité de choisir entre le lycée général, technologique et professionnel. Il peut toutefois arriver que, pour une raison ou une autre, le chemin sélectionné ne convienne pas finalement. À cet égard, les démarches pour entamer un changement d’orientation dans l’enseignement général n’imposent pas de contraintes excessives. Par exemple, vous pouvez basculer de la Première S en Terminale L sans problème. Il est néanmoins impératif de faire part de votre désir à votre professeur titulaire avant de vous lancer sur cette aventure.

Ensuite, vous serez probablement amené à adresser une demande à votre chef d’établissement qui s’appuiera sur les préconisations du conseil de classe pour prendre une décision. De manière générale, ce professionnel de l’éducation disposera d’un délai maximal d’un mois pour rendre son verdict. Dans la majorité des cas, ce processus débouchera sur une acceptation — sauf si aucune place n’est plus disponible dans la classe que vous prévoyez d’intégrer. Pas de panique dans ce cas, vous pouvez toujours changer d’établissement scolaire. Quoi qu’il en soit, vous devrez certainement prendre des cours de rattrapage pour combler vos lacunes.

Il en est de même pour la réorientation entre voies professionnelles qui reste accessible à tous les élèves. Néanmoins, il est primordial de s’y prendre assez tôt pour que la demande soit traitée à temps. Il est notamment recommandé d’y procéder au cours du troisième trimestre de la Seconde et pas au-delà. De même, il est essentiel de choisir un domaine connexe pour que la transition puisse se passer sans encombre. On peut aussi vous demander de présenter une excellente moyenne générale pour témoigner de vos performances académiques.

Par ailleurs, bien qu’il est permis de passer du lycée pro au technologique, il est quasiment impossible de se réorienter vers la voie générale. Dans tous les cas, la procédure de modification de filière doit nécessairement commencer par une entrevue avec un CO-Psy. Et pour cause, le manque de motivation à poursuivre vos études dans une série particulière ne découle pas systématiquement d’un désir à promouvoir les années de lycée. À certains moments, cela peut également être dû à une incapacité à s’adapter dans un environnement de travail spécifique ou d’un problème psychologique quelconque qui vous empêche de vous épanouir. Dans ce cas de figure, il faut d’abord remédier à ces difficultés avant d’envisager la réorientation.

Changer de filière à l’université : quelles sont les possibilités ?

Sélectionner un domaine de spécialisation à l’université constitue souvent une tâche délicate. Un nouveau bachelier peut facilement se perdre face aux multitudes de choix qui s’offrent à lui. Entre les classes préparatoires, les Grandes Écoles ou encore les autres instituts supérieurs, il peut quelquefois être compliqué de se décider. Sans parler du fait que les spécialités disponibles sont particulièrement nombreuses, ce qui peut submerger n’importe qui. D’autant qu’il est malheureusement fréquent que les jeunes diplômés ne parviennent pas à apprivoiser la première année d’études supérieures.

Lorsque vous choisissez de changer de filière — en prenant soin de tenir compte de vos compétences d’apprentissage, vous décuplez naturellement vos chances de réussite. De manière générale, il est plus avantageux de se réorienter vers une discipline similaire à l’ancienne. Cela vous évitera de redoubler une année et de perdre votre temps à combler vos lacunes dans une autre branche. Afin de faciliter votre transition, assurez-vous d’en faire la demande à la fin du premier semestre de Licence. Encore une fois, tout dépendra des capacités d’accueil de l’établissement, mais aussi de son organisation globale.

Par ailleurs, il est également possible de se réorienter entre le M1 et le M2. La question cependant est de savoir s’il est possible de passer directement en M2 sans avoir à refaire un M1. Bien évidemment, la réponse est affirmative, mais sous certaines conditions. Il faut, par exemple, constituer un dossier solide pour minimiser les refus potentiels. De même, assurez-vous de jeter votre dévolu sur un programme assez similaire à l’actuel. Quoi qu’il en soit, vous pouvez toujours participer aux journées portes ouvertes organisées par les universités pour vous aider à privilégier le meilleur choix.

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